2000, “Star Bab 2000”, à la Galerie Isma, Commissaire de l’exposition, Mr Mustapha Orif.


Le scribe

Il n’est pas aisé d’être l’hôte d’un artiste tel que Zoubir Hellal, car le moins que l’on puisse dire est qu’il ne se révèle pas de prime abord. Il cultive depuis fort longtemps l’art de la « polysémie » et c’est, peut-être, la seule certitude que l’on puisse avoir à son endroit.

Serait-il, comme le meddahs d’un autre temps, dont il ne nous reste que de vagues souvenirs, un défenseur opiniâtre du patrimoine culturel traditionnel puisqu’il en a fait le sujet ou l’objet (qui sait ?) de son œuvre picturale ? que, de surcroit, suggérerait un discours artistique qui a toute l’apparence du récurrent ?

Ou bien serait-il un pourfendeur des valeurs traditionnelles, agissant un peu comme s’y prenaient les petits gardes rouges de la révolution maoïste lorsqu’ils se retournaient contre les fabuleux trésors de leur culture ancestrale ? 

Ou bien serait-il, à l’instar du héros de « Stargate » – la série télévisée celui qui tenterait d’établir un contact entre des mondes qui, au demeurant, sont complètement imperméables les uns aux autres ?

Serait-il alors un fervent admirateur de cet empêcheur de tourner en rond qu’était Don Quichotte ?

La ou les interrogations persistent. Et ce n’est pas certainement pas aujourd’hui que la lumière jaillira, bien que cela semble l’avoir été pour certains amateurs d’art qui, peut-être parce qu’ils étaient un peu pressés, n’ont pas vu dans sa peinture que le pâle reflet de celle d’autres artistes au verbe tout aussi caustique.

Les portes sont ouvertes à l’artiste Zoubir. Je ne lui demanderais rien d’autre que de continuer à nous intriguer plutôt que, comme d’autres, nous endormir dans un ronron non salvateur.

Mustapha Orif, Directeur de la Galerie Isma

Historien d’art, 2000