2006, “Le mariage de Tanina”, Galerie Isma, Commissaire de l’exposition, Mr Mustapha Orif.

SERIE DE PEINTURES EN ACRYLIQUE SUR TOILE DE MON EXPOSITION PERSONNELLE A LA GALERIE ISMA EN 2006.

Cette exposition de 2006 qui s’est tenue à la Galerie ESMA est inspirée par un texte du patrimoine algérien. La littérature a souvent servi de source d’inspiration pour sa peinture. L’exposition Antar et Abla est inspirée par une histoire d’amour mythique du patrimoine arabe. Il puise ses références à des sujets légendaires arabes ou berbères dans une volonté de réhabiliter un patrimoine en utilisant ses codes allusifs pour faire comprendre de nouvelles significations.

Le mariage de Tanina est un conte berbère plus précisément un poème kabyle ancien traduit par Mouloud Mammeri. Conte poétique, c’est une sorte de mythologie des relations entre les oiseaux, daté de la période ottomane.

Tanina est un oiseau inexistant, fabuleux comme le sphinx qui souhaite se marier. Elle réunit les animaux et leur annonce son souhait. Son futur époux, le faucon la tuera. Le peintre n’a pas souhaité réaliser une illustration du conte mais bien s’inspirer de la parabole sous-jacente. Tanina souhaite se marier avec le faucon dès le début alors qu’elle savait que c’était l’oiseau le plus dangereux.

Elle avait accepté un accord en refusant de manger certains gibiers qu’il chassait. Mais elle n’a pas tenu parole et le faucon est allé au bout de sa négociation : il a tué Tanina. Ce qui plaît à l’artiste est que cette parabole peut s’appliquer à la géopolitique actuelle : par exemple, le Liban et l’Irak tentent de négocier des accords avec des superpuissances mais ils aboutissent forcément à un échec.

La morale est la suivante : soit on accepte de se soumettre et il faut accepter tous les termes de l’accord, soit on émet des contestations et en remettant en cause cette négociation, il faut s’attendre à se confronter à la violence du puissant. Le thème de la dérision est omniprésent. L’autodérision est une attitude dans la vie et un outil de pensée très salutaire pour Hellal Zoubir. L’artiste tente toujours de déconstruire ce qu’il a construit.